Anniversaire des travaux photogrammétriques suite à la mise en eau du barrage d’Assouan

Yves Egels SFPT

Le début d’une nouvelle année est souvent l’occasion pour la presse de revenir sur des évènements passés. La photogrammétrie est rarement concernée par cette mode. Pourtant, plusieurs articles et émissions de télévision ont fait état d’un évènement dont nous pourrions souhaiter le cinquantenaire : le haut barrage d’Assouan était mis en service, le lac Nasser ayant définitivement ennoyé la vallée du Nil Nubien, et les nombreux témoins archéologiques de la civilisation pharaonique. Mais le véritable anniversaire qui touche les photogrammètres, c’est celui des relevés de toutes ces richesses maintenant englouties, entrepris il y a 70 ans par l’IGN sous la coordination de l’Unesco, à l’initiative d’André Malraux et de Christiane Desroches-Noblecourt.

Pour marquer cet anniversaire, j’ai voulu reprendre les travaux de nos anciens sur la façade du Grand temple de Ramsès II (l’original, pas la reconstruction !). Les négatifs originaux sur plaque de verre sont toujours conservés aux archives et sont encre d’une très belle qualité. Huit images couvrent la façade à deux hauteurs différentes. Elles ont été scannées et traitées dans un logiciel de photogrammétrie numérique, sans gros problème, mis à part que l’image argentique est assez lisse, ce qui rend les nuages de points peu denses.

En Octobre dernier, à l’occasion d’un voyage touristique, pendant que mes compagnons visitaient l’intérieur du temple, j’ai repris ce relevé. Une vingtaine de minutes, une soixantaine d’images avec deux focales.

Mais heureusement, rien n’égalera la qualité du dessin de Duchesne dans les Monuments de l’Égypte et de la Nubie de Champollion le jeune, il y a deux siècles.